Le Canada rural est essentiel pour améliorer la productivité économique du pays, selon les coprésidentes de la Coalition

L'honorable Anne McLellan et l'honorable Lisa Raitt ont rencontré des étudiants en sciences politiques à l'Université Dalhousie, à Halifax, dans le cadre de la série de tournées universitaires organisées par la Coalition pour un avenir meilleur. PHOTO : Coalition pour un avenir meilleur


Les petites villes et les communautés rurales jouent un rôle essentiel dans l'avenir du Canada, mais elles sont souvent négligées dans les politiques publiques. Il faut changer la donne à l'heure où les gouvernements et les dirigeants canadiens s'efforcent de remodeler et de stimuler l'économie nationale, affirment les coprésidentes de la Coalition pour un avenir meilleur.

« La richesse du Canada provient encore en grande partie des régions situées en dehors des grandes villes », a fait valoir l'honorable Anne McLellan, coprésidente de la Coalition pour un avenir meilleur. « Si les entreprises rurales et celles des petites municipalités ne sont pas considérées comme une priorité pour certaines infrastructures, telles que le haut débit fiable, leur compétitivité sur les marchés mondiaux s'en trouve limitée. Imaginez essayer de vendre vos produits à l'échelle mondiale alors que votre connexion est sans cesse coupée. »

À l'occasion de leur visite en octobre à l'université Dalhousie à Halifax, dans le cadre de la série Tournée des campus, les coprésidentes ont souligné que la Coalition ne se concentrait pas uniquement sur la croissance économique, mais veillait également à ce qu'elle soit durable et inclusive. 

« Si les entreprises rurales et celles des petites municipalités ne sont pas considérées comme une priorité pour certaines infrastructures, telles que le haut débit fiable, leur compétitivité sur les marchés mondiaux s'en trouve limitée.  »

l'honorable Anne McLellan, coprésidente de la Coalition pour un avenir meilleur

La « croissance durable » ne se rapporte pas seulement à la protection de l'environnement, mais aussi à la garantie d'une stabilité à long terme. Quant à la « croissance inclusive », elle va au-delà de l'égalité des sexes et des races pour englober l'inclusion géographique, garantissant ainsi que les communautés situées en dehors des grandes villes ne soient pas laissées pour compte.

L'honorable Lisa Raitt, coprésidente de la Coalition pour un avenir meilleur, a fait remarquer que les décisions prises par les entreprises et les responsables politiques accordent souvent la priorité aux besoins urbains, même si les régions rurales abritent des industries clés qui protègent fréquemment le Canada des chocs mondiaux. 

L'Alberta a servi d'exemple. Un étudiant a posé une question sur la marginalisation en fonction de la géographie et de la région, cherchant à connaître le point de vue des coprésidentes sur la participation du secteur privé.

En réponse, Mme McLellan a souligné que l'économie de l'Alberta s'est développée bien au-delà du pétrole et du gaz. « La technologie est en plein essor à Calgary, qui est le pôle technologique à la croissance la plus rapide en Amérique du Nord », a-t-elle fait valoir. « Et ces technologies ne sont pas réservées aux entreprises technologiques ; elles sont appliquées dans les secteurs de l'exploitation pétrolière et gazière, de l'agriculture et de la fabrication. La province est un énorme moteur de richesse dans ce pays, et son secteur privé est essentiel à la mise en œuvre d'une croissance inclusive et innovante à l'échelle nationale. »

Soutenue par Shell Canada, la série Tournée des campus permet aux coprésidentes de se rendre dans des établissements d'enseignement supérieur partout au pays afin de discuter avec les étudiants de l'importance des politiques publiques pour favoriser une économie plus forte, inclusive et durable, en soulignant le rôle des jeunes dans la définition de l'avenir. 

L'événement a suscité des échanges animés sur la manière dont les dirigeants du secteur public, les décideurs et la prochaine génération de professionnels peuvent utiliser les informations fondées sur les données pour bâtir une économie résiliente garante d'une prospérité partagée dans un monde en rapide évolution.

Une réflexion à long terme dans un cycle politique à court terme

Les coprésidentes ont précisé que le Tableau de bord de la Coalition, qui comprend 21 indicateurs, fournit un cadre – allant du niveau de vie et des compétences de la main-d'œuvre à l'échelle mondiale des entreprises et à une économie plus verte – pour évaluer si le pays s'oriente vers une croissance inclusive et durable.

« Si nous parvenons à atteindre chacun des objectifs du Tableau de bord d'ici 2030, le Canada sera l'économie la plus inclusive et la plus durable, avec une croissance suffisante pour soutenir la qualité de vie élevée à laquelle nous aspirons tous », a déclaré Mme McLellan.

Les coprésidentes ont toutefois souligné que plusieurs indicateurs ont régressé depuis le début de leur suivi en 2020. Les niveaux d'investissement ont baissé, les revenus n'augmentent pas assez rapidement et les enjeux mondiaux, notamment les changements dans le paysage politique américain, créent des vents contraires. 

Ces défis, a fait remarquer Mme Raitt, s'ajoutent à des problèmes structurels de longue date, la récente succession de gouvernements minoritaires au Canada créant des pressions supplémentaires sur la planification à long terme. « Lorsque vous êtes minoritaires, l'objectif est de devenir majoritaire la prochaine fois. Cela motive les décisions politiques à court terme », a-t-elle fait valoir. 

Mme Raitt a ajouté que le Tableau de bord vise à modifier la vision à court terme en fournissant aux décideurs politiques – et au public – des données qui soutiennent une croissance à long terme, inclusive et durable. « Les données influencent la politique, et communiquer avec les décideurs politiques à l'aide de données est le meilleur moyen d'orienter le système vers une vision à plus long terme. »

Questions posées sur les changements en matière d'immigration, les leçons à tirer des élections et le « pouvoir »

Au cours d'une longue période de questions, les étudiants ont soulevé des enjeux allant de la politique d'immigration aux transitions de leadership fédéral et à la centralisation croissante du pouvoir politique, autant de questions qui ont une incidence sur la croissance économique du Canada.

Mme Raitt et Mme McLellan ont toutes deux souligné que l'immigration est nécessaire à la survie économique et sociale à long terme du Canada. Toutefois, Mme Raitt a fait remarquer que les changements rapides dans les politiques publiques ont provoqué des chocs à court terme pour les universités et le marché du travail, avec des conséquences imprévues, notamment une pression sur les systèmes sociaux et une montée du ressentiment public. Mme McLellan a ajouté qu'une communication prudente est essentielle pour éviter la désinformation et la polarisation autour de l'immigration.

Interrogée sur les récentes élections fédérales, Mme Raitt a fait valoir le rôle des données dans l'évolution des résultats, notant que « les conservateurs ont mal évalué à quel point les votes négatifs envers les libéraux étaient liés à M. Trudeau ». Elle a ajouté que l'à-propos était également crucial, soulignant que Mark Carney « attendait depuis des décennies de devenir premier ministre, et qu'il avait trouvé son heure ».

Mme McLellan a réitéré l'importance du caractère opportun du moment et d'un peu de chance en politique. « Les courses à la direction dépendent souvent de la capacité à être prêt au bon moment. Le moment est venu, et il a remporté la course à la direction. » 

Les étudiants ont également posé des questions sur la concentration croissante du pouvoir entre les mains du pouvoir exécutif, souvent appelée « glissement exécutif ». 

Mme Raitt a expliqué que le principal frein à cette centralisation est la gestion du caucus. « Vous pouvez centraliser les pouvoirs au cabinet du premier ministre ou du premier ministre provincial autant que vous le souhaitez, a-t-elle indiqué, mais si vous ne gardez pas votre caucus de votre côté, vous serez évincé par vos propres membres. » Elle a ajouté qu'il existe des lois permettant aux caucus de destituer leurs dirigeants, « mais ces outils ne sont pas toujours utilisés ».

Dans le même ordre d'idées, Mme McLellan a fait remarquer que les organismes centraux, notamment le cabinet du premier ministre et le Bureau du Conseil privé, ont de plus en plus restreint le pouvoir ministériel. « Bien sûr, chaque ministre du Cabinet dispose d'un certain pouvoir, mais le cabinet du premier ministre surveille toujours ses faits et gestes. Cela peut être une bonne ou une mauvaise chose », a-t-elle déclaré, soulignant que la surveillance centrale peut parfois limiter la flexibilité des ministres pour répondre aux besoins régionaux et sectoriels.

Les deux coprésidentes ont convenu qu'il était essentiel de trouver un équilibre entre la surveillance centralisée et la contribution des ministres et des régions pour élaborer des politiques qui favorisent une croissance économique inclusive et durable.

« Un nouvel âge d'or, si nous faisons les bons choix »

La question du pessimisme des jeunes quant à l'avenir économique du Canada a également été abordée, des sondages récents montrant une inquiétude croissante à ce sujet. 

Mme McLellan et Mme Raitt ont toutes deux exhorté les étudiants à considérer ce moment de l'histoire du Canada comme une occasion de faire preuve de créativité et de leadership afin de renforcer les perspectives économiques du pays.

« Je préfère être à votre âge plutôt qu'au mien en ce moment », a déclaré Mme Raitt. « Je pense que le moment est incroyablement opportun, car je pense que le Canada va enfin entreprendre des choses qui auront du sens pour le pays. C'est votre moment. Je suis enthousiaste pour l'avenir. »

« Je pense que le moment est incroyablement opportun, car je pense que le Canada va enfin entreprendre des choses qui auront du sens pour le pays. C'est votre moment. Je suis enthousiaste pour l'avenir. »

l'honorable Anne McLellan, coprésidente de la Coalition pour un avenir meilleur

Les coprésidentes ont indiqué que le nouveau gouvernement fédéral a commencé à parler plus précisément de restructuration à long terme et de grands projets de construction nationale, notamment des initiatives économiques telles que la suppression des barrières commerciales interprovinciales, qui mettent l'accent sur l'inclusion et la durabilité, deux valeurs défendues depuis longtemps par la Coalition.

Mme McLellan a fait écho à ce sentiment, ajoutant : « Soyez positifs quant au rôle que vous pouvez jouer à l'avenir, dans votre propre vie, pour la vie du pays et pour votre communauté. Si nous réussissons, cela peut être un nouvel âge d'or, et vous serez à l'avant-garde de ce mouvement. Il n'y a rien que vous ne puissiez faire. »


Our Campus Tour series is made possible through the generous
support of Shell Canada

Next
Next

Le budget 2025 est un premier pas vers la croissance économique, mais son succès dépendra de la mise en œuvre et de la rapidité du secteur privé