L'Association des banquiers canadiens estime qu'il est urgent d'adopter une approche coordonnée et tournée vers l'avenir devant l'escalade des tensions commerciales avec les États-Unis

Devant les tensions récentes sur les politiques commerciales entre le Canada et les États-Unis, l'Association des banquiers canadiens (ABC) souligne l'importance de fondations économiques solides et de la collaboration entre les deux pays. L'enjeu a été amplifié par l'affirmation du président américain Donald Trump selon laquelle le Canada ne permet pas aux banques américaines d'exercer leurs activités à l'intérieur de ses frontières - une affirmation que l'ABC a rapidement réfutée.

« Il avait tout simplement tort », a déclaré Alex Ciappara, économiste en chef de l'ABC. « Nous avons 16 banques américaines qui opèrent dans ce pays. Elles détiennent environ 113 milliards de dollars d'actifs et représentent à peu près la moitié de tous les actifs des banques étrangères dans ce pays ». L'ABC a souligné le rôle important que jouent ces institutions financières dans le financement des particuliers, des entreprises et des sociétés, ainsi que leur contribution à la stabilité économique du Canada.

Le débat sur les politiques commerciales intervient à un moment crucial, alors que le Canada est confronté à des défis économiques et à la nécessité de renforcer sa position concurrentielle à l'échelle mondiale. L'ABC a récemment publié son Plan directeur pour la prospérité canadienne, une feuille de route conçue pour favoriser la résilience et la croissance économiques. Le plan comprend 13 recommandations clés couvrant des enjeux, tels que le développement des infrastructures, les partenariats public-privé, la croissance des petites entreprises et la compétitivité réglementaire.

« Le Canada doit adopter un plan qui libérera son potentiel de croissance et établira des fondations économiques solides et résistantes. En tant que pays développé de taille moyenne, sur le point de dépasser la population de nombre de ses pairs au cours de notre vie, nous devons nous assurer que nous sommes effectivement positionnés pour tirer parti de notre potentiel. Pour nous remettre sur la bonne voie, nous avons élaboré ce plan, un plan directeur pour la prospérité des Canadiens et une économie florissante », peut-on lire dans le plan directeur.  

« Pour saisir cette opportunité, nous devons agir avec urgence et détermination. Le Canada doit adopter une approche globale et coordonnée pour relever ces défis au moyen de politiques publiques tournées vers l'avenir, pratiques et efficaces. Les gouvernements et le secteur privé doivent collaborer pour s'assurer que les politiques les plus efficaces sont en place afin de créer des emplois bien rémunérés pour les travailleurs et une croissance qui soutienne tous les Canadiens ».


« Le Canada doit adopter un plan qui libérera son potentiel de croissance et établira des fondations économiques solides et résistantes. En tant que pays développé de taille moyenne, sur le point de dépasser la population de nombre de ses pairs au cours de notre vie, nous devons nous assurer que nous sommes effectivement positionnés pour tirer parti de notre potentiel ».

Une feuille de route pour assurer la prospérité du Canada et stimuler son économie


« Il y a un consensus croissant dans tout le pays quant au besoin urgent de créer des emplois de haute qualité, de libérer le potentiel des travailleurs et de mettre en œuvre de grands projets qui serviront les Canadiens aujourd'hui et demain », a déclaré Ciappara. « Le plan directeur est notre contribution au débat sur les politiques publiques, offrant des recommandations claires et non partisanes pour les décideurs politiques. »

L'ABC a également abordé la question de l'urgence des réformes économiques, notamment en réponse aux récentes menaces tarifaires des États-Unis qui ont mis en évidence la dépendance du Canada à l'égard du marché américain. « Je pense avoir entendu parler davantage de la construction de grands projets d'infrastructure, de la suppression des barrières commerciales interprovinciales et de la diversification des marchés internationaux au cours de la semaine dernière qu'à n'importe quel moment de ma carrière », a-t-il déclaré. « Les pourparlers sont en cours. Nous devons maintenant passer de la parole aux actes ».

Selon lui, il y a possibilité de transformer le paysage commercial actuel en quelque chose de bénéfique pour les Canadiens, obligeant le pays à faire face au relâchement de la vigilance en matière de croissance économique et de productivité.

« Le gouvernement fédéral peut prendre l'initiative de s'attaquer aux problèmes qui relèvent de sa compétence, et citer ces actions en exemple pour dire aux provinces et aux entreprises que nous prenons au sérieux la prospérité du Canada. Il peut aussi mobiliser les provinces pour qu'elles fassent leur part dans les recommandations qui impliquent une coopération provinciale, comme la construction de grands projets d'infrastructures, y compris à travers les frontières provinciales, la collaboration dans le cadre de l'alliance contre l'escroquerie ou l'élimination des barrières commerciales interprovinciales », a-t-il fait valoir.

Un des éléments clés du plaidoyer de l'ABC consiste à garantir un système bancaire solide et stable qui soutient la croissance économique. « Les banques touchent pratiquement tous les aspects de la vie des Canadiens, les aidant à épargner, à emprunter, à créer des entreprises et à planifier l'avenir », a-t-il souligné. « Si le Canada prospère, les banques canadiennes prospèrent. Et si nos banques sont solides, elles peuvent contribuer à la stabilité économique et à la création d'opportunités dans tout le pays. »

L'ABC considère la résilience du secteur bancaire canadien comme un modèle de politique économique. Contrairement aux États-Unis, où les faillites bancaires régionales ont suscité de l'instabilité, le système bancaire canadien réglementé par le gouvernement fédéral permet aux institutions d'opérer à l'échelle nationale, au-delà des frontières provinciales, afin de diversifier leurs risques.

« En raison de son orientation nationale, le secteur bancaire a été en mesure de résister aux ralentissements économiques tout en continuant à financer la croissance », a déclaré M. Ciappara. « D'autres secteurs pourraient bénéficier des enseignements tirés du secteur bancaire, en particulier lorsqu'il s'agit d'éliminer les barrières commerciales interprovinciales et de mener à bien de grands projets d'infrastructures. »

Au-delà de la politique économique, l'ABC prend également des mesures pour protéger les consommateurs contre la fraude financière. En juillet dernier, l'ABC a mis sur pied une alliance anti-escroquerie réunissant des représentants du secteur bancaire, de la technologie, des télécommunications, de l'application de la loi et des gouvernements, afin d'élaborer un plan d'action canadien. « Les fraudes et les escroqueries constituent une menace en constante évolution, et il est choquant de constater le nombre de Canadiens qui en sont victimes : 75 % d'entre eux déclarent être confrontés à des manœuvres frauduleuses au moins une fois par mois, et les pertes financières pourraient s'élever à 11 milliards $ par an », a indiqué M. Ciappara.

L'ABC exhorte le gouvernement à passer à l'action en prenant des mesures décisives pour mettre en œuvre ses recommandations. « Nous devons cesser de parler et de faire des études. Nous devons passer à l'action », a déclaré Ciappara. « Un marché national est profitable pour tous. Le secteur bancaire a prospéré grâce à un cadre réglementaire unifié, et d'autres industries peuvent suivre cet exemple si nous supprimons les obstacles inutiles et donnons la priorité à la résilience économique. »


« D'autres secteurs pourraient bénéficier des enseignements tirés du secteur bancaire, en particulier lorsqu'il s'agit d'éliminer les barrières commerciales interprovinciales et de mener à bien de grands projets d'infrastructures. »

~ Alex Ciappara,  économiste en chef,  l'Association des banquiers canadiens


Avec la publication du Plan directeur pour la prospérité canadienne et ses efforts de plaidoyer continus, l'ABC reste déterminée à faire en sorte que l'économie canadienne demeure forte, compétitive et bien outillée pour relever les défis à venir. C'est pourquoi M. Ciappara a déclaré qu'il était important pour l'ABC d'être membre de la Coalition.

« Je pense que nos organismes sont très similaires. Nous misons sur la mise en œuvre d'un avenir plus prospère pour notre pays, et je pense que nos objectifs s'alignent bien », a-t-il déclaré. « Il est important que nous partagions des objectifs communs et que nous amplifiions nos efforts respectifs. »

Il a fait remarquer que le fait de parler d'une seule voix en matière de productivité contribuait grandement à gagner du terrain sur le plan politique. « Nous voulons nous assurer que tous les niveaux de gouvernement adoptent des politiques qui aident les Canadiens à mieux vivre et à gagner au niveau mondial, tout en faisant de la croissance durable une priorité. C'est l'objectif, et nous devons le communiquer aux gouvernements. »

À l'heure où les décideurs politiques s'attachent à définir les prochaines étapes, l'association continue de militer pour des réformes qui bénéficieront aux entreprises, aux travailleurs et aux consommateurs.

« Les banques au Canada continueront à collaborer avec les Canadiens et les gouvernements de partout au pays pour construire sur nos fondations actuelles et positionner le Canada sur la voie de la réussite future », déclare le Plan directeur. « Une des pierres angulaires de ces solides fondations est un système bancaire sain et concurrentiel qui contribue à l'avenir financier des Canadiens et le protège. Avec tous les atouts naturels et hérités du Canada et l'avantage d'avoir un des secteurs bancaires les plus accessibles et les plus stables au monde, nous estimons que le moment est venu de bâtir cet avenir ».

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