La foresterie peut être le moteur de l'innovation et de la croissance dont l'économie canadienne a besoin, selon la présidente de COFI
Le Canada peut développer son économie lorsque toutes les ressources naturelles sont considérées comme des projets de construction nationale, affirme Kim Haakstad, présidente et cheffe de la direction du BC Council of Forest Industries (COFI).
Mme Haakstad soutient que la foresterie occupe une position unique pour générer une croissance immédiate, durable et inclusive pendant que d'autres projets majeurs attendent d'être approuvés.
« Les ressources naturelles constituent un avantage concurrentiel : ces industries stimulent la recherche, les emplois qualifiés et le déploiement de technologies propres », a-t-elle fait valoir. « Nous avons besoin du pétrole et du gaz, des mines, des énergies propres et de la foresterie pour stimuler l'innovation et la prospérité. »
Ces commentaires interviennent alors que le secteur forestier de la Colombie-Britannique est confronté à des pressions importantes, notamment des droits et des tarifs combinés d'environ 45 % dans le cadre des différends commerciaux en cours entre le Canada et les États-Unis, les récentes fermetures d'usines et la hausse des coûts d'exploitation. Dans le même temps, Mme Haakstad affirme que la foresterie est un des rares grands projets déjà en mesure de générer de la croissance aujourd'hui.
« En Colombie-Britannique, la foresterie a été désignée comme un projet majeur », a-t-elle ajouté. « Contrairement à de nombreux projets à grande échelle qui nécessitent des années d'autorisation, la foresterie dispose déjà du personnel, des infrastructures et de la chaîne d'approvisionnement nécessaires. Nous pouvons dès maintenant stimuler la croissance pendant que les nouvelles mines, les installations de GNL et les projets d'énergie propre passent par les processus d'approbation. »
« Contrairement à de nombreux projets à grande échelle qui nécessitent des années d'autorisation, la foresterie dispose déjà du personnel, des infrastructures et de la chaîne d'approvisionnement nécessaires. »
Kim Haakstad, présidente et cheffe de la direction du BC Council of Forest Industries
Le COFI représente les intérêts de l'industrie forestière de la Colombie-Britannique, un secteur qui soutient près de 50 000 emplois directs dans la province et contribue à hauteur de 17,4 milliards $ au PIB de la province. À l'échelle nationale, l'industrie forestière emploie près de 200 000 personnes et génère 87 milliards $ d'activité économique, couvrant tous les domaines, de l'exploitation forestière et la fabrication à la bioénergie, en passant par le bois d'ingénierie et le bois massif.
C'est notamment cette notion du « et » plutôt que celle du « ou » qui explique pourquoi le COFI est membre de la Coalition pour un avenir meilleur. « Avec les autres membres de la Coalition, nous partageons la conviction qu'une économie forte est essentielle pour financer les services publics dont dépendent les Canadiens, et la foresterie est l'une des industries qui contribuent à cette force », a-t-elle affirmé. « La Coalition... s'aligne sur notre perspective , qui consiste à dire « et », plutôt que « ou » : le Canada a besoin de tous les secteurs des ressources naturelles, y compris d'un secteur forestier compétitif, pour bâtir un avenir meilleur. »
Mme Haakstad a fait valoir que les récents enjeux commerciaux ont aggravé les difficultés existantes. « Une série de vents contraires complexes pèse déjà sur le secteur, et les différends commerciaux en cours amplifient ces pressions », a-t-elle déclaré.
En réponse aux réductions et aux fermetures d'usines, le COFI demande aux gouvernements provincial et fédéral de prendre des mesures urgentes. Tout en se félicitant des récentes mesures fédérales telles que le renforcement des aides à la liquidité et l'élargissement des programmes d'aide à l'emploi, Mme Haakstad a souligné que « leur efficacité dépendra de la rapidité avec laquelle ces aides parviendront aux opérateurs sur le terrain ».
Elle a souligné que la solution à long terme reste un accord négocié avec les États-Unis sur le bois d'œuvre résineux, parallèlement à des changements en Colombie-Britannique visant à améliorer la compétitivité, notamment un accès plus prévisible et plus économique aux grumes, une réduction des contraintes réglementaires et une accélération de la délivrance des permis.
Le secteur voit également une opportunité d'accroître la demande intérieure de bois canadien, en particulier dans le contexte des efforts déployés par les gouvernements pour promouvoir le développement du logement et des infrastructures. « Tous les efforts visant à accroître l'utilisation du bois au niveau national sont utiles — le secteur forestier produit des matériaux de construction abordables et à faible teneur en carbone dont nous avons besoin pour le logement et les infrastructures », a-t-elle fait valoir, en citant les méthodes de construction modernes telles que le bois massif et les systèmes de construction modulaires.
À l'échelle mondiale, le COFI affirme que la demande de bois canadien reste forte, en particulier en Asie. Lors de récentes missions commerciales au Japon et en Corée, Mme Haakstad a indiqué avoir « clairement entendu que ces marchés souhaitent que le bois canadien les aide à atteindre leurs objectifs climatiques dans le secteur du bâtiment », tout en avertissant que les produits canadiens deviennent moins compétitifs en termes de coûts par rapport aux fournisseurs européens, russes et locaux.
« Nous devons améliorer notre compétitivité en termes de coûts tout en maintenant des normes environnementales strictes et en réduisant les contraintes réglementaires inutiles », a-t-elle déclaré.
Au-delà des aspects économiques, Mme Haakstad a présenté la foresterie comme une solution à des enjeux sociétaux plus larges. « La foresterie peut faire partie et fait partie de la solution à un certain nombre de défis auxquels la société canadienne est confrontée », a-t-elle déclaré, citant l'accessibilité au logement, l'atténuation des incendies de forêt, le développement économique et la réconciliation avec les communautés autochtones.
« En Colombie-Britannique et au Canada, la foresterie soutient les entrepreneurs, les entreprises de transport, les fournisseurs d'équipement et les prestataires de services dans les communautés de toutes tailles, et pas seulement les scieries », a-t-elle indiqué. « Nous devons créer les conditions propices à la prospérité grâce à la modernisation de la réglementation et à des incitations à la croissance. »
« La foresterie peut faire partie et fait partie de la solution à un certain nombre de défis auxquels la société canadienne est confrontée » .
Kim Haakstad, présidente et cheffe de la direction du BC Council of Forest Industries
À l'approche de son congrès annuel en avril, Mme Haakstad a déclaré que le message central du COFI sera que « la foresterie est une solution ». Pour libérer ce potentiel, les gouvernements, l'industrie et les communautés devront collaborer afin d'améliorer la compétitivité et de créer ce qu'il appelle « les conditions propices à la prospérité ».
« La foresterie est déjà une industrie de premier plan dans le domaine des ressources renouvelables, a déclaré Mme Haakstad, mais elle a besoin d'un environnement concurrentiel pour continuer à produire. »
En outre, a-t-elle ajouté, l'innovation est en train de remodeler le secteur et le Canada dispose d'un avantage concurrentiel grâce à ses normes de gestion reconnues mondialement, à ses solides institutions de recherche et à son expertise approfondie dans l'ensemble de la chaîne de valeur, à l'heure où les marchés s'orientent vers des matériaux à faible teneur en carbone.
Mme Haakstad a indiqué qu'elle entrevoyait trois transformations clés : des produits du bois avancés et des méthodes de construction modernes qui accélèrent la livraison de logements à faible émission de carbone ; des outils forestiers numériques et adaptés au climat qui améliorent la planification, la résilience aux incendies de forêt et la santé des forêts ; et une bioéconomie en pleine croissance qui transforme les résidus de bois en énergie renouvelable et en nouveaux bioproduits, renforçant ainsi les économies rurales tout en réduisant les émissions.
« Notre défi, et l'occasion qui s'offre à nous, consiste à maintenir ce leadership en veillant à ce que l'environnement politique encourage l'investissement, l'innovation et la mise à l'échelle », a-t-elle dit. « La résilience des forêts nécessite une transition vers une gestion plus active et une prise de décision plus rapide et mieux coordonnée. »
En matière de croissance économique durable, les communautés qui dépendent de la foresterie sont souvent en première ligne face aux changements climatiques, confrontées à la fois aux impacts physiques sur les forêts et aux répercussions économiques lorsque l'approvisionnement en bois devient imprévisible et que les scieries sont contraintes de réduire leur activité ou de fermer.
« Protéger ces communautés signifie garantir à la fois des forêts saines et un environnement opérationnel stable pour le secteur », a déclaré Mme Haakstad, soulignant que la priorité était de maintenir les usines en activité.
Les scieries, a-t-elle faire remarquer, jouent un rôle central dans les économies rurales, qui va bien au-delà de l'emploi direct. « Une scierie est bien plus qu'un lieu de travail », a-t-elle indiqué. « Elle soutient un vaste écosystème d'emplois indirects : entrepreneurs, entreprises de transport routier, fournisseurs d'équipements, équipes de maintenance et prestataires de services. Dans de nombreuses communautés, les usines fournissent également des services locaux essentiels tels que l'électricité et le chauffage propres, ainsi que le traitement des eaux usées. Lorsque les usines ferment, les répercussions économiques et sociales se propagent rapidement dans toute la région. Il est essentiel de garantir un accès prévisible au bois et un environnement opérationnel compétitif pour maintenir ces installations au service des communautés. »
Mme Haakstad a fait valoir que des forêts saines et des communautés fortes sont indissociables. Grâce à une gestion forestière plus active, à des investissements dans les infrastructures qui permettent aux gens de continuer à travailler et à des décisions prises en partenariat, il est possible, selon elle, de renforcer à la fois la résilience écologique et la stabilité économique à long terme, non seulement dans les zones rurales de la Colombie-Britannique, mais aussi dans l'ensemble du Canada.
« La foresterie a toujours fait partie de l'histoire du Canada et, avec un environnement politique favorable, elle peut continuer à être un moteur clé d'une prospérité inclusive et durable », a-t-elle conclu.