Le plan climatique du Canada n'est pas au bout de ses peines

Anne McLellan et Lisa Raitt

La COP28 a pris fin à Dubaï la semaine dernière. Elle a comporté un accord historique pour s'éloigner progressivement des combustibles fossiles. Ce moment nous donne l'occasion de nous pencher sur un pilier important de notre Tableau de bord : la capacité de l'économie canadienne à croître de manière durable, tant du point de vue de l'environnement que de la résilience économique.

En ce qui se rapporte au climat, les données indiquent que des avancées ont été réalisées.

Le Canada a produit 670 mégatonnes d'émissions de dioxyde de carbone en 2021, selon les dernières données d'inventaire disponibles du gouvernement. Cela représente une légère augmentation par rapport à l'année de la pandémie, 2020, mais reste inférieur aux 738 mégatonnes de 2019. (L'Institut climatique canadien prévoit également une légère augmentation en 2022.)

Par dollar de production économique, les émissions ont baissé de 5 % en 2021, ce qui nous permet d'atteindre l'objectif fixé par la Coalition au chapitre de l'intensité, à savoir une baisse d'un quart d'ici à 2030. 

Tout cela est conforme aux évaluations des progrès réalisées par le gouvernement fédéral, publiées au début du mois, qui montrent que le pays fait des progrès - mais demeure loin de son objectif de réduction de 40 % des émissions absolues d'ici à 2030, mais qu'il est encore loin de l'atteindre.

Les choses ne seront pas plus faciles à partir de maintenant. Les progrès dépendront d'investissements massifs requis dans les technologies vertes, ce qui continue de constituer un grand point d'interrogation, ainsi que de la pleine mise en œuvre par les gouvernements des plans de réduction des émissions, alors que les perspectives économiques et le soutien de l'opinion publique sont incertains.

Les choses ne seront pas plus faciles à partir de maintenant. Les progrès dépendront d'investissements massifs requis dans les technologies vertes, ce qui continue de constituer un grand point d'interrogation, ainsi que de la pleine mise en œuvre par les gouvernements des plans de réduction des émissions, alors que les perspectives économiques et le soutien de l'opinion publique sont incertains.

La Coalition reconnaît que les opinions divergent quant au rythme des interventions nécessaires en matière climatique, et que des questions se posent quant aux champs de compétence - fédéraux ou provinciaux - qui devraient mener l'effort. Nous sommes également conscients des grandes différences qui subsistent entre les approches politiques des principaux partis, les Conservateurs ayant promis d'abandonner le cadre de tarification du carbone qui s'adresse aux consommateurs.

L'incertitude qui en découle représente un grand défi pour les entreprises, et expose le Canada au risque d'avoir une approche fragmentaire et coûteuse, si aucun consensus n'est établi. 

Mais il y a également des points communs, et cela vaut la peine d'être souligné. 

Citons notamment un large consensus autour des objectifs à long terme de carboneutralité, tandis que l'idée d'utiliser la tarification pour les émetteurs industriels reste intacte.  

Il importe également de noter, comme nous l'avons déjà écrit, que nous ne pouvons pas être trop cavaliers quant à la manière dont nous nous attaquons aux émissions dans le secteur des ressources. Il ne saurait y avoir de plan crédible de lutte contre le changement climatique pour le Canada qui ne comprenne pas un engagement ferme de réduction des émissions du secteur pétrolier et gazier.

Mais nous devons faire preuve de prudence quant aux coûts économiques. La perte du soutien du public nous exposerait infailliblement à une perte d'élan. 

Sans les exportations d'énergie, qui ont représenté plus de 300 milliards $ au cours des deux dernières années, notre dollar serait plus faible et l'inflation et les taux d'intérêt plus élevés. 

Nous serions tous plus pauvres, ce qui compromettrait la deuxième partie de notre test de durabilité - la résilience économique.

Nos membres se sont engagés à atteindre l'objectif de carboneutralité en 2050. Chacun d'entre eux s'attachera à accomplir cet objectif en adoptant des approches judicieuses sur le plan environnemental et économique, que ce soit à l'échelle sectorielle ou en tant qu'organisation ou entreprise individuelle. La COP28 fait ressortir une fois de plus la nécessité, pour nous tous, d'agir dès maintenant.

Previous
Previous

La faiblesse persistante de l'économie compromet la prospérité du Canada

Next
Next

Mieux vivre : La crise du marché du logement au Canada remet en cause notre prospérité économique