La coprésidente de la Coalition Raitt exhorte les sénateurs à considérer les transports comme un atout stratégique national

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Lors de sa comparution devant le Comité sénatorial permanent des transports et des communications le 26 novembre, la coprésidente de la Coalition pour un avenir meilleur, l'honorable Lisa Raitt, a livré un message clair : le Canada doit repenser sa vision et sa réglementation du système de transport s'il veut demeurer compétitif dans une économie mondiale en rapide évolution.

Mme Raitt, ancienne ministre fédérale des Transports et actuelle vice-présidente des services bancaires d'investissement mondiaux chez Marchés des capitaux CIBC, a été invitée à témoigner sur le maintien des services de transport en cas de conflits de travail.

S'appuyant sur les travaux de la Coalition sur la productivité, la compétitivité et la croissance économique à long terme, Mme Raitt a souligné que les perturbations répétées de la chaîne d'approvisionnement ont un impact négatif sur la productivité du Canada. Elle a fait valoir que le transport ferroviaire et le transport maritime sont des atouts nationaux stratégiques essentiels à la sécurité économique.

« Si nous voulons vraiment bâtir une économie pancanadienne — compétitive, connectée et résiliente —, nous devons moderniser notre façon de concevoir les services essentiels et les transports. Cela signifie que nous devons traiter nos réseaux de transport comme les atouts stratégiques nationaux qu'ils sont réellement », a affirmé Mme Raitt.

Une économie nationale menacée

Au cours de son allocution, Mme Raitt a évoqué les conséquences des arrêts de travail et des goulets d'étranglement dans les corridors commerciaux essentiels. Selon elle, lorsque les ports, les lignes ferroviaires ou les routes maritimes sont fermés, l'impact n'est plus local ou sectoriel, mais national. Ces perturbations provoquent des chocs économiques, affaiblissent la productivité du Canada et nuisent à la réputation du pays en tant que partenaire commercial fiable.

Pendant ce temps, les États-Unis accélèrent leur propre programme de compétitivité grâce à des investissements massifs dans les infrastructures, l'énergie, la fabrication de pointe et les minéraux essentiels.

« Ils ne se contentent pas de développer leur économie, ils tentent de conquérir des parts de marché à l'échelle mondiale. Si le Canada ne s'adapte pas, nous risquons de nous faire distancer. »

Moderniser le cadre des transports au Canada

Mme Raitt a exhorté les sénateurs à adopter une approche tournée vers l'avenir, fondée sur la résilience, la clarté et la confiance. Voici ses principales recommandations :

  • Repenser ce qui constitue un « service essentiel » 

  • Élaborer des plans de continuité préventifs pour les principaux corridors commerciaux 

  • Accélérer la prise de décisions réglementaires

  • Mettre en œuvre des outils modernes de résolution des conflits qui protègent les négociations tout en prévenant les arrêts de travail prolongés

Elle a fait valoir que le Canada avait les ressources et le potentiel nécessaires pour reprendre le leadership, mais seulement s'il modernisait son cadre dans l'intérêt national. L'indécision, a-t-elle prévenu, a des conséquences économiques réelles.

« Lorsque les gouvernements retardent leurs approbations, lorsque les réglementations ne suivent pas le rythme des risques, lorsque nous ne prenons pas de décisions en temps réel, toute cette indécision devient en fait une décision. Cela nous coûte des investissements, des emplois et de la crédibilité. »

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Réforme structurelle

Au cours de la période de questions, les sénateurs ont fait part de leurs préoccupations concernant le recours croissant à l'article 107 du Code canadien du travail et la réticence du Conseil canadien des relations industrielles à faire appliquer ses ordonnances.

Évoquant l'époque de son mandat de ministre du Travail, Mme Raitt a fait valoir que l'article 107 allait trop loin et n'était utilisé que pour poser des questions sur le maintien des activités, et non pour mettre fin aux grèves. 

Mme Raitt a fait remarquer que cet article était récemment devenu un « outil brutal » pour mettre fin aux arrêts de travail et a averti que son utilisation excessive pourrait provoquer des grèves sauvages ou illégales.

Elle a plutôt exhorté les sénateurs à examiner des réformes structurelles, telles que la clarification des règles relatives au maintien des activités et l'intégration de critères économiques et de sécurité dans la prise de décision, tout en renforçant les systèmes de médiation et d'arbitrage.

Un appel au courage

Mme Raitt a conclu en rappelant aux sénateurs la capacité du Canada à jouer un rôle de premier plan lorsque les décideurs choisissent d'agir avec audace.

« Nous devons élargir, diversifier et sécuriser les marchés que nous desservons. Cela nécessite des infrastructures modernes, une chaîne d'approvisionnement résiliente et un système réglementaire adapté à l'économie que nous essayons de bâtir », a affirmé Mme Raitt.

« Nous devons faire preuve d'audace. Nous devons être prêts à moderniser, à investir, à rationaliser et, oui, à prendre des décisions difficiles lorsque l'intérêt national est en jeu. Nous savons que nous avons déjà accompli de grandes choses dans ce pays... Nous pouvons le refaire ; nous devons simplement avoir le courage de montrer la voie. »

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